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Rafa Kaiser parlant du reggae

"Le message est positif et la musique est bonne"

C'est un artiste rappeur, mais quand il parle du reggae, on se laisse

facilement emporter. Aujourd'hui, le Hip-hop c'est son art et le

reggae, c'est sa passion. Normal ! Le dénominateur commun, c'est

la force des messages. Reggaeslam vous livre Rafa Kaiser.

Présente-toi aux visiteurs de reggaeslam
Mon nom à l’état civil est Gouma Yao Edgar Boris. Je suis artiste

rappeur. On m’appelle Kaizer Rafa et je travaille aussi en tant que

concepteur-rédacteur dans une société de production audio visuelle.

Je suis célibataire mais j’ai beaucoup d’enfants parce que chez nous

les enfants de la famille appartiennent à toute la famille. Donc je suis

riche de tous les enfants de tous ceux qui sont de ma génération

dans notre grande famille. Autant du coté paternel que du côté

maternel. C’est comme ça.

Depuis quand te passionnes-tu pour le reggae ?
Depuis mon plus jeune âge. Ça peut être difficile à croire mais c’est la réalité. A l’école primaire déjà j’avais des cassettes de reggae et
de ska je vous assure. Je recopiais les paroles que je retrouvais parfois sur des vieux vinyles et je les apprenais par cœur. Très souvent même les grands frères du quartier qui aimait le reggae m’appelait pour que je leur chante tel ou tel chanson de Bob Marley pace que à l’époque je n’écoutais que les Wailers. Mais surtout leurs plus anciennes chansons ou les plus vieux enregistrements de certaines chansons. Au passage je salue un grand frère à moi, Jean De Dieu Amessan, avec qui j’ai vécu cette passion alors que j’étais encore très jeune. Aujourd’hui, je me rends compte que c’était quand même assez exceptionnel. Surtout à cet âge là. Je n’avais même pas encore atteint la quinzaine !!!!!

Qu’est-ce que tu y trouves concrètement ?
Quand j’ai découvert le reggae, je comprenais pas trop ce qui m’arrivait tellement cette musique là me faisait du bien !!!! C’était comme si elle vibrait au même rythme que mon âme. Surtout la musique des Wailers parce que je n’écoutais que ça au début. Je me rappelle que certaines chansons telles que « Do it twice », ou encore « There she goes » me faisait couler des larmes alors que dans le temps, je comprenais même pas les paroles. Mais je me sentais tellement touché !!! Les gens autour de moi ne comprenaient pas qu’un enfant de 12 ans écoute des chansons des années 70. Le comble c’est que parfois je croisais des grand qui disaient qu’ils aimaient le reggae aussi mais quand ils me faisaient écouter les chansons qu’ils avaient, je leur disais que c’était trop modernisé, que ce n’était pas assez puissant et je leur faisais découvrir ce que moi j’écoutais. Ils étaient toujours très surpris. Surtout à cause de mon âge en ce temps là. Je ne saurais dire ce que je trouve exactement au reggae. La qualité de la musique, la profondeur du message, l’authenticité des artistes, je pourrais dire encore tellement de choses .

 

Raconte-nous ton expérience depuis le début ? Comment tout a commencé ?
Jétais très proche des grands frères du quartier parce que moi même je n’ai pas de frère biologique. Je n’ai que des sœurs. Alors quand ils se sont mis à écouter du reggae, j’ai entendu ça et j’ai voulu les imiter. Mais après j’ai poussé plus loin parce que le feu qui brulait en moi était plus fort. J’ai commencé à chercher à écouter plus, connaître plus de chansons. Au CM1 par exemple, je n’écoutais que les vieilles chansons de l’époque du ska parce que je trouvais ça plus poignant. Je trouvais des perles chez les disquaires à Adjamé qui avaient parfois de vrais trésors de reggae.Ils me faisaient passer les vinyles sur des cassettes parce que je n’avais pas de tourne disque chez moi. Je demandais des fois à voir les pochettes vides des vinyles pour recopier les paroles écrites dessus. J’ai encore le beau souvenir de mes retours à la maison tout surexcité parce que je venais d’enregistrer par exemple « 400 years » ou bien « Put it on ». Pour moi, c’était merveilleux !!!!


Quel regard critique portes-tu sur l’évolution du reggae made in Côte d’Ivoire ?
En côte d’ivoire le reggae est l’une des musiques qui se portent le mieux !!! La preuve, l’artiste ivoirien le plus connu est un chanteur de reggae. La scène reggae est l’une des plus vivantes du pays. Les spectacles font toujours salle comble. Ce n’est pas pour rien que l’on dit souvent que Abidjan est la troisième plus grande place de reggae au monde après Kingston et Londres. Ça se voit ici !!! Moi-même ce week-end j’ai assisté à un show du groupe R.LIGHT dans un espace reggae de la place. C’est dire !!!

As-tu des projets à moyen ou long terme en rapport avec le monde du reggae ivoirien ?
Sur mon prochain maxi compagnon de vie avec mon pote Manusa, on a fait une chanson avec le chanteur de reggae ivoirien Tony Bone. Le titre, c’est « La science est cool » et la vidéo est déjà sur Youtube. On fera certainement d’autres chansons ensemble mais entre temps, moi je vais essayer d’enregistrer un truc avec le grand frère Ismaël Isaac. C’est mon objectif musical actuel. Ces chansons me traumatisent trop (lollll).

Ton coup de cœur dans ce milieu ?
Actuellement, j’écoute beaucoup « Le train de la Paix », un remix que Ismaël Isaac a sorti il y a quelques années. J’écoute aussi les chansons de son dernier album. Il y a aussi mes potos Spyrow et Selamty qui font de très bons sons. Je les écoute aussi souvent. Ils sont très forts. Ils ont le niveau.

Ton coup de gueule ?
Mon coup de gueule c’est contre les promoteurs et organisateurs qui abusent de mes frères artistes reggae en leur donnant des cachets insignifiants, en manquant de considération à leur égard, en ne respectant pas souvent leur statut d’artiste. Ça fait mal !!

Que préconises-tu alors ?
Des règles solidement établis qui vont les contraindre à faire les choses comme il se doit. C’est tout. Ça doit se faire en haut lieu.

Un dernier mot à l’endroit des férus de Reggae et aux visiteurs de Reggaeslam.com ?
Il n’y a rien de tel que le reggae. Le message est positif et la musique est bonne. A consommer sans modération !!!!!


                                                                                                                                                                                         Entretien réalisé par Coco Joyce

Unknown Track - Unknown Artist
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